filled with poison, blessed with beauty and rage (matt+racha+cloe)

C'était encore le soir, ou du moins tard dans l'après-midi, que Max était rentré dans l'appartement. Il s'était pas attendu à ne voir personne, en réalité ça lui avait fait du bien d'être seul même en rentrant chez lui. Chez eux. Il commençait beaucoup trop à se sentir étouffé avec eux trois, même si ouais il les aimait tous de tout son cœur, ça c'était pas le problème. Mais Racha était trop possessive, Cloé trop directe, et Matt trop.. Trop Matt. C'était juste ça. Il s'était alors allongé dans le salon, sur le canapé, et avait tenté assez rapidement de se reposer. C'était fatiguant de jouer les psychologues et d'entendre des psychopathes lui dire qu'ils adoreraient lui lacérer le visage avec leurs ongles. Et puis.. Eurk, c'était un peu dégueulasse à entendre et en particulier quand ils se lançaient dans des explications et des descriptions. Mais dans le fond, Max les admirait ces gens-là, ils avaient une imagination incroyable et ça le foutait mal, lui qui avait du mal à s'imaginer un monde dans d'autres couleurs que celles qu'il voyait, et qui s'imaginait pas changer quoi que ce soit de ses normes. Eux, eux ils s'imaginaient des fois des cuillères coupantes ou des peluches violentes, il était souvent impressionné par ça, c'était en grande partie ce qui lui donnait envie de travailler avec eux, même en tant que stupide interne. Finissant par sentir une odeur de fumée, il s'était relevé et il était allé dans la cuisine, totalement embrumée d'une fumée grise qui le fit pâlir presque immédiatement. Il se demandait réellement si les trois abrutis, qu'il savait forcément présents, étaient sérieux pour ça. Ouvrant le four pour en sortir le plat qui était à l'intérieur, Max finit par ouvrir les fenêtres et par continuer sa marche dans le couloir des chambres, ouvrant chacune des portes pour essayer de trouver où était tout le monde. Il allait gueuler, et il savait qu'ils savaient parce quand il ouvrait toutes les portes, et qu'il les laissait ouverte, c'était forcément qu'il allait gueuler et engueuler tout le monde, ou alors c'était qu'il était juste énervé et qu'il cherchait un truc. En soit il était énervé, sur le coup. Mais pas parce qu'il cherchait quelque chose, plutôt parce que ces trois abrutis avaient faillit carboniser la maison et avaient cramé des pâtes. Ses pâtes en plus, les pâtes que lui il avait fait la veille et qu'il avait bien galéré à faire parce qu'il avait oublié de mettre de l'eau, la première fois. « Est-ce que j'ai le droit de savoir qui est le GROS CON qui a laissé le four allumé avec MES pâtes dans un plat dégueulasse avec j'sais pas trop quoi en plus dedans ? MES pâtes, c'est MES pâtes, on touche pas à ma bouffe déjà. » Le pire c'était probablement qu'il était sérieux, il s'était mit au croisement des portes pour être sûr que tout le monde l'entende, et il s'en foutait qu'ils aient mal au crâne, envie de dormir ou quoi que ce soit, parce qu'il avait envie de gueuler et du coup il le faisait. « J'sais pas si vous êtes au courant, si j'étais pas rentré vous auriez pu mourir carboniser bande de couillons. Sinon, bonjour ! » Oui, bonjour Max, il avait dit ça sur un ton totalement joyeux après avoir pris ce ton grave et sérieux en leur demandant qui avait laissé le fameux four allumé, mais c'était normal venant de ce petit garçon, qui était encore petit mentalement.

service du matin, ça ça te plait. debout à une heure pour finir ta journée à neuf heures. c'est comme ça que tu préfères ton job même si c'est souvent le plus éreintant pour toi puisqu'il s'agit dès lors de faire la sortie des discothèques et de se coltiner tous les poivrots incapables de tenir l'alcool correctement. t'en auras balayé des insultes cette nuit mais ça t'est bien égal, t'es trop content de te changer quand arrive enfin l'heure de finir ton service. tu salues ton collègue, tu passes par la case douche évidemment et puis, tu sors. lyon, dans le petit matin. y a rien de plus agréable pour toi. les gens commencent tout juste à entamer leur journée que tu finis enfin la tienne. alors t'en profites, tu t'arrêtes à une terrasse, bois un café ou deux, mange un croissants, puis un second et puis, quand arrive les coups de midi, tu te décides à rentrer à l'appartement. appartement vide, comme à l'accoutumée. tu ne croiseras personne aujourd'hui, ce qui n'a rien d'étonnant puisqu'en plein après-midi, épuisé, tu t'assoupiras sur ton lit, en silence. un sommeil réparateur qui te permettra d'enchaîner avec ta garde, la nuit suivante. sommeil troublé, sommeil éventré. tu comprends pas, tu piges que dalle, tu entends juste des portes claquer et puis une voix qui s'élève, qui hurle. "est-ce que j'ai le droit de savoir qui est le GROS CON qui a laissé le four allumé avec MES pâtes dans un plat dégueulasse avec j'sais pas trop quoi en plus dedans ? MES pâtes, c'est MES pâtes, on touche pas à ma bouffe déjà." une voix que tu reconnais que trop bien, pire encore, une voix que t'as même plus l'habitude d'entendre ici. tu t'étires sur ton lit, tu quittes le drap, enfile un survêt'. le temps de te réveiller un peu, tu l'entends poursuivre "j'sais pas si vous êtes au courant, si j'étais pas rentré vous auriez pu mourir carboniser bande de couillons. sinon, bonjour !" et tu pousses un long soupire. tu quittes ta chambre pour le retrouver là, à l'intersection de vos chambres à tous, planté sur ses pieds, dans ses grands airs. ton regard frôle le sien et tu grimaces, sournoisement "quelle chance nous avons eu que tu sois rentré alors. c'est pas si souvent après tout." et tu le dépasses, sans même prendre la peine de rajouter quoi que ce soit. tu fais un arrêt toilettes, comme chaque fois que tu te réveilles. tu n'entends personne se lever, aucun mouvement. quoi que tu détectes un vague bruit de draps qu'on soulève, de porte qu'on ouvre. tu soupires et te rends en cuisine "à la place de brailler comme un con, t'aurais mieux faire de nettoyer derrière toi." tu cries à ton tour à l'attention de max, avant de prendre une serviette humide et d'entamer de nettoyer légèrement les traces de brûlé qu'il y avait ça et là sur la porte du four... t'étais bien mal loti avec cette équipe de bras cassés mais dans le fond, tu les aimais trop pour oser partir d'ici. et puis, qui saurait s'occuper de toi comme ils le font ?

études, livres, études, joint entre deux. t'es bloquée dans ta routine, dans cette université, t'en chies, mais t'as pas envie de finir comme ces gars que tu vois tout le temps à côté des distributeurs d'argent. ta journée se fait, tu parles pas à grand monde, t'as juste côme qui te harcèle de messages. messages auxquels tu réponds même pas parce que t'en a rien à faire. parce que t'es pas toute seule toi. dix-neuf heures, tu termines les cours, épuisée, le cerveau trop plein et les yeux injectés de sang, la faute à la fatigue. t'as vraiment envie de rentrer, même si les trois autres débiles te saoulent grave. enfin, les deux autres débiles, parce que tu sais pertinemment que ton frère sera pas là. il est jamais là. et max, il te manque. il te manque plus qu'aux delcroix, t'en es sûre, parce que c'est ton frère, ton jumeau. quand tu rentres, t'as l'impression d'être seule au monde. pas un bruit. tu réfléchis pas et fonces dans ta chambre, allumes un joint, t'en as besoin pour te détendre. tu mets pas trop de temps avant de t'endormir, t'es morte en fait. morte et un peu triste, alors tu préfères dormir que pleurer. puis t'entends une porte qui claque, des grognements, et une voix que tu ne connais que trop bien, hurler. putain max, t'es chiant. ni une, ni deux, tu te lèves d'un bond, et manque de foncer dans max en plein milieu du couloir. "j'sais pas si vous êtes au courant, si j'étais pas rentré vous auriez pu mourir carboniser bande de couillons. sinon, bonjour !" mort de rire. le gars se ramène une fois tous les trente ans dans l'appart et se vante de vous sauvez la vie aux delcroix et toi ? tu lèves les yeux au ciel. "merci d'être là, ô saint max. peut-être qu'on devrait laisser cramer des trucs plus souvent alors, tu serais obligé de venir nous sauver la vie comme ça." tu lui souris, c'est pas vraiment méchant, enfin, si. t'es en colère contre lui, parce qu'il s'en va tout le temps. "à la place de brailler comme un con, t'aurais mieux faire de nettoyer derrière toi." la remarque de matt te fait rire, ce qui va sûrement énerver max, mais bon, tant pis, il avait qu'a rentrer plus tôt. t'espère que matt est d'une humeur supportable, parce que t'as carrément pas envie qu'il t'envoie balader ce soir, t'es trop fatiguée pour lui faire la fermer. "c'est bon, t'auras l'occasion d'en refaire de TES pâtes, t'oublieras pas de mettre de l'eau à la cuisson cette fois peut-être." tu t'appuies contre le comptoir de la cuisine, t'observe matt les bras croisés, telle la bonne flemmarde que t'es quand il s'agit des tâches ménagères. tu soupires, t'façon, ça va, c'était que des pâtes, et puis, s'il veut max, tu pourras même cuisiner un truc meilleur, parce que t'es pas si mauvaise cuisinière que ça, et t'aimes bien leur faire plaisir à tes amours. "oh et, salut. à nous aussi tu nous a manqué." tu sais pas trop si c'est ironique ou pas, mais au fond, quand t'as entendu sa voix tout à l'heure, ton cœur à fait un raté. c'est ton frère, ta moitié, et t'es bien trop heureuse de revoir son visage, même si t'as carrément l'impression qu'il a envie de meurtre. t'es contente quand vous êtes tous réunis dans cet appartement, ça te rappelle vos début, les moments fous et les rires partout.

Casque sur les oreilles, t'avances d'un pas las dans les rues de ta jolie ville. Aujourd'hui, t'as pas la foi de t'extasier sur le charme environnant, t'as juste envie de rentrer te coucher. Il est pas spécialement tard, 17h à tout casser, mais la journée a été longue. T'adores ton job hein, aucun soucis là dessus, mais c'est pas tous les jours facile de s'occuper de malades ou de grabataires. En plus il fait froid, y'a de la pluie, tu t'es faite bousculer à peu près 32 fois dans les transports en commun, bref, t'en as marre. Tu rêves juste du confort de ton lit douillet à l'heure actuelle. Environ quinze minutes plus tard, t'arrives enfin à l'appart. Pas un bruit ; soit y'a personne, soit ils dorment, tu sais pas trop et ça t'intéresse pas plus que ça pour le coup. T'as un petit creux, alors tu te dirige vers le frigo en espérant trouver un truc à ton goût. Coup de chance, tu vois un plat de pâtes qui te fait de l'oeil. Ni une ni deux tu le met dans le four, et tu vas te poser dans ta chambre en attendant que ça soit prêt. Tu sais pas trop ce qu'il se passe après, t'as dû t'endormir, et t'entends ta porte s'ouvrir et une voix trop familière qui beugle dans le couloir. « Est-ce que j'ai le droit de savoir qui est le GROS CON qui a laissé le four allumé avec MES pâtes dans un plat dégueulasse avec j'sais pas trop quoi en plus dedans ? MES pâtes, c'est MES pâtes, on touche pas à ma bouffe déjà. » Merde, le plat a dû cramer pendant que tu dormais. « J'sais pas si vous êtes au courant, si j'étais pas rentré vous auriez pu mourir carboniser bande de couillons. Sinon, bonjour ! » La voix s'est radoucie d'un coup, et tu peux pas t'empêcher d'esquisser un sourire. T'es contente qu'il soit là aujourd'hui, Max. Même si t'aurais préféré qu'il soit présent en silence, à la place de te casser les oreilles pour de la bouffe. Puis t'entends la voix de Matt et de Racha. Ils ont pas l'air plus enthousiasmés que toi par le réveil en fanfare. Péniblement, tu te décides aussi à te lever et à rejoindre la scène du crime. Tu vas sûrement t'en prendre plein la tête, mais ça te perturbe pas plus que ça à vrai dire. Tu les trouve amassés dans la cuisine, et tu les observe un moment. Max, l'insaisissable. Matt, la valeur sûre. Et Racha, la bouffée d'oxygène. Tes amis, tes amours, tes emmerdes. « C'est moi qui ait laissé brûler le plat, j'me suis endormie. Désolée. » T'es vraiment désolée en plus, pas pour avoir utilisé les précieuses pâtes de Max, mais parce qu'ils auraient tous pu finir carbonisés ou asphyxiés à cause de ta nonchalance. Tu vas te poster à côté de Matt, et tu prends doucement la serviette entre ses mains pour t'occuper toi-même du nettoyage du four, après tout, c'est pas à lui de réparer ta connerie, même si c'est ce qu'il a toujours fait depuis que vous êtes gamins. « Laisse, j'vais le faire. » Toi qui voulait juste te reposer ce soir, tu te retrouves à décrasser le four que tu viens toi même de dégueulasser, avec, derrière toi, tes trois comparses remontés à bloc. « Sinon Max, la prochaine fois qu'un truc te plais pas, te sens pas obligé de le brailler dans tout l'appart hein, c'était pas nécessaire. Puis t'as qu'à mettre une étiquette avec ton nom sur tes plats, ça évitera que quelqu'un touche à TES pâtes à l'avenir. » Même si il t'a manqué, même si il te manque dès qu'il est pas là, et même si t'es contente de le voir, t'as pas envie d'être gentille avec lui pour le moment.

Il hallucine, Max. Il hallucine en partie à cause des mots que Matt a dit en passant à ses côtés, ça avait l'air tellement sarcastique que dans le fond ça l'a quand même blessé, parce qu'il est blessé et il se vexe facilement Max, mais ça c'est quelque chose de quoi ils ont certainement l'habitude. Les mots de Rachael, c'est pire. Ils lui ont manqués, tout les deux, mais pour le coup il aurait préféré même pas rentrer dans l'appartement, au final. Il a la haine, en réalité, parce qu'ils sont pas vraiment aimables, et qu'ils pourraient l'être largement plus pour le peu de temps où il est avec eux, depuis quelques temps. Il allait parler et il entend Matt rouvrir la bouche, ça le fait grogner, il aime déjà pas quand Matt gueule alors encore moins quand c'est sur lui. Alors il a descendu les escaliers aussi pour aller voir Matt, il avait même plus envie de répondre aux mots de Racha sur le coup. « C'est moi que tu traites de con ? Mais tu t'es vu ou pas ? J'vais pas nettoyer une baraque qui est quasiment plus la mienne, connard. » Il avait parlé d'une manière tellement froide que c'était même visible qu'il ne pensait pas un seul des mots qu'il avait prononcé. Cloé a finit par se ramener aussi, finalement c'était elle qui avait fait le meurtre des pâtes et ça donnait plus envie à Max de dire quoi que ce soit, il avait juste envie de sortir et de ne plus rentrer, et c'était presque tout les soirs comme ça. En plus de ça, les entendre parler lui donnait encore plus envie de déballer toutes les raisons pour lesquelles il partait tout le temps. Il se sentait étouffé, d'une, et de deux il avait du mal à continuer de les supporter tout les trois. Les derniers mots de Cloé ont fait qu'il a soupiré, assez longuement. C'était rare qu'il soupire, et la plupart du temps c'était vraiment qu'il en avait marre d'une puissance extrême. « J'aimerais tellement vous dire que vous m'avez pas manqué, vous, et ça me ferait tellement plaisir que ça soit vrai sur le coup. » Là, il le pense par contre. Il est probablement blessant, le pire c'est qu'il le sait, mais il s'en contre-fous d'une puissance incroyable, tant même qu'il serait incapable de définir à quel point il s'en foutait. Il a la haine dans le fond, d'habitude c'est pas lui qui vient gueuler en premier. Et comme d'habitude quand il a la haine, ça lui donne en plus envie de pleurer. Surtout parce que ça le blesse d'être énervé contre eux, parce qu'il est amoureux d'eux trois et ça, c'est ce qui le tue le plus, et le plus doucement. « Et puis au fond vous avez raison, c'est si rare que je rentre que j'aurais mieux fais de ne pas le faire. Et de ne plus le faire. Vous inquiétez pas, je vais bientôt me barrer. » C'est sur le coup de la fatigue qu'il prononce ces mots, ils sont fatiguants, et il est fatigué après une journée aussi lourde. Alors finalement il décide de sortir de la cuisine pour aller dans le salon et retourner s'allonger sur le canapé, comme il a fait quand il est rentré, posant sa tête dans ses bras en silence et en fermant les yeux. « Si ça intéresse quelqu'un sinon, j'ai ramené du chocolat. » C'était la seule chose qu'il ramenait, à manger, à chaque fois qu'il rentrait, en même temps. Alors c'était presque habituel, et heureusement pour lui il avait pas encore avoué qu'il prenait le chocolat que ses patients lui donnaient. Manger du chocolat offert par des psychopathes, c'est un peu suicidaire, dans le fond.

levé depuis à peine cinq minutes et déjà tout partait en vrille. ça gueulait dans tous les sens, et même si ça te fait sourire, tu supportes mal de voir votre colocation se déchirer. depuis quelque temps, c'est comme ça, c'est plus comme avant. et tu sais pas pourquoi, tu sais même pas quoi y faire. après tout, t'es peut-être pas le héro dont ils ont besoin pour soigner leur plaie. alors tu te contentes d'écouter, d'une oreille maladroite, les propos qui fusent même si le premier à râler, c'est max, comme toujours "c'est moi que tu traites de con ? mais tu t'es vu ou pas ? j'vais pas nettoyer une baraque qui est quasiment plus la mienne, connard." tu soupires en te redressant sur tes jambes, tu le regardes de manière oblique et stricte. il t'agace, max, quand il joue les grandes gueules alors qu'au fond, vous savez tous que ce n'est qu'un gamin paumé qui est incapable de prendre une décision tout seul "puisque c'est pas ta baraque, te donne pas le droit de crier comme un crevard pour un plat de pâtes qu'il t'a fallu trois heures pour préparer, imbécile." et tu te retournes, excédé par son comportement. tu te remets à nettoyer le four alors que racha débarque, apparemment toute aussi énervée que tu peux l'être. "c'est bon, t'auras l'occasion d'en refaire de TES pâtes, t'oublieras pas de mettre de l'eau à la cuisson cette fois peut-être." tu la regardes du coin de l'oeil s'appuyer contre le plan de table sans sourire. racha, tu l'aimes pas. tu la tolères uniquement pour max et pour cloé, mais ça tu te gardes bien de lui dire. alors tu fais l'effort de lui lancer un sourire sans saveur, parce que de toute façon, elle a certainement compris depuis longtemps que votre relation n'était basée que sur ton hypocrisie. à moins que... "c'est moi qui ait laissé brûler le plat, j'me suis endormie. désolée." une voix que tu reconnaitrais parmi toute. douce, tendre et calfeutrée par une fausse timidité. tu souris en coin, ta soeur. ton ange, ton roc, ton rempart. si tu déplores cette colocation qui part en cacahuète, tu ne peux que te ravir de voir que ta relation avec cloé n'a jamais terni. même si parfois, elle t'énerve à tourner autour de max comme elle le fait. évidemment, elle le sait, mais entre vous, ça a toujours été l'entente cordiale même si parfois, les tensions sont palpables. elle met pas long à te rejoindre, toute à ses excuses, pour te proposer son aide "laisse, j'vais le faire." et la serviette, elle te l'arrache des mains, t'as pas le temps de dire "non c'est..." que déjà, elle se met à nettoyer ses bêtises. tu croises les bras, tu souris en coin. parce que tu l'aimes, ta soeur, à en crever. "sinon max, la prochaine fois qu'un truc te plais pas, te sens pas obligé de le brailler dans tout l'appart hein, c'était pas nécessaire. puis t'as qu'à mettre une étiquette avec ton nom sur tes plats, ça évitera que quelqu'un touche à TES pâtes à l'avenir." elle a raison, ça t'arrache un rire étouffé que max remarque de suite. d'ailleurs, sa réaction ne se fait pas attendre, éternel enfant "j'aimerais tellement vous dire que vous m'avez pas manqué, vous, et ça me ferait tellement plaisir que ça soit vrai sur le coup. et puis au fond vous avez raison, c'est si rare que je rentre que j'aurais mieux fais de ne pas le faire. et de ne plus le faire. vous inquiétez pas, je vais bientôt me barrer." tu rigoles jaune. parce que tu veux pas qu'il se barre, mais tu peux pas t'empêcher de trouver ses menaces ridicules. tu le regardes faire, sans broncher. tu le vois quitter la cuisine, excédé. tu regardes les deux filles, tu soupires en roulant des yeux "décidément, on a de la chance qu'il soit rentré l'enfoiré." et puis, tu quittes la cuisine à ton tour. tu retrouves le petit max sur le canapé, t'as pas l'temps de dire quoi que ce soit qu'il ajoute "si ça intéresse quelqu'un sinon, j'ai ramené du chocolat." tu viens t'assoir sur l'accoudoir, tu plantes tes yeux dans les siens en souriant. "tu devrais le garder... les mois à venir vont être difficiles à gérer pour toi, tu sais. trouver un appartement, faire les courses... quelque chose me dit que ce chocolat pourrait bien être la seule chose que tu manges pendant quelques temps." et tu ris, fier de toi, de tes piques et de ton insolence. t'es pas plus grand que lui finalement, t'es un gamin... vous l'êtes tous. "tu veux un coup de main pour tes valises mon grand ?" tu hausses un sourcil. cette soirée ne se déroule pas comme elle devrait mais à quoi bon s'en formaliser... pour toi, c'est presque une routine aujourd'hui...